« Tu crois vraiment que ce qui intéresse l’Occident, c’est l’émancipation de nos femmes ? Tu ne penses pas qu’il y a, depuis des siècles, une hostilité systématique envers tout ce qui vient de chez nous ? Autrefois, on reprochait à nos pays d’Orient leurs éphèbes et leurs femmes lascives, et aujourd’hui on nous reproche notre extrême pudeur. A leurs yeux, quoi que nous fassions, nous sommes toujours en faute. »
Personnage de Bilal dans Les Désorientés, Amin Maalouf

En Tunisie, en Egypte, au Maroc ou en Turquie, les femmes se sont pleinement impliquées dans la contestation de l’arbitraire et la revendication d’une société plus juste. Elles y sont actuellement en première ligne, à la fois actrices des débats et objets de divergences, dans les débats entre religieux et laïcs qui animent ces sociétés. En Occident, le débat sur la place de la femme en islam est latent et parfois souvent assorti de considérations juridiques, sociales ou politiques. La question est revenue avec violence à la suite des agressions sexistes commises par des hommes « d’origine arabe et nord-africaine »[1] à Cologne le 31 décembre 2015.

Alors qu’est-ce qu’être une femme dans une société musulmane aujourd’hui ? A la lumière d’expériences faites au Maroc en France, en Allemagne, en Bulgarie, en Israël et en Palestine, Maguelone Girardot, jeune diplômée de sciences politiques, confronte ses impressions aux textes sacrés et aux discours de religieux, d’intellectuels et de militants engagés sur le sujet.

[1] Cf. BOUANCHAUD, Cécile (08.01.2016) : « Cinq questions sur les agressions massives de femmes lors du Nouvel An à Cologne ». In Europe, Le Monde [29/01/16].

Cet article est publié en intégralité dans notre revue 169 de mars 2016.

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