Mois des chrysanthèmes, du recueillement, des commémorations.

Au début du mois nous nous sommes recueillis dans le souvenir ou auprès des tombes de nos parents. Chaque famille se reconstitue ainsi dans sa parenté et conserve un héritage de mémoire qu’elle transmet à sa descendance. Ce temps de recueillement nous oblige à penser aussi à ceux, de plus en plus nombreux qui vieillissent dans la solitude et l’isolement, sans descendance et souvent malades. Perspective de plus en plus fréquente dans nos sociétés vieillissantes et une obligation de solidarité et de fraternité pour les voisins, les « prochains » de ces isolés au sens biblique du terme : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même, Je suis l’Éternel  votre Dieu ». En même temps que nous honorons nos aïeux, nous entourons les isolés, nos prochains.

Le 11 novembre, nous commémorerons la fin de la première guerre mondiale. C’est la journée du souvenir, des victimes civiles et militaires de ce premier grand conflit du XXè siècle, guerre mondiale mais d’abord guerre civile européenne. Guerre civile qui reprit juste vingt et un ans après l’armistice de 1918, faisant beaucoup plus de victimes encore que la première et s’étendant au monde entier. En nous recueillant devant les monuments aux morts de nos villages, communes et arrondissements, nous honorons la mémoire de tous ces jeunes soldats qui se sont sacrifiés pour leur pays – y compris les près de 100 000 soldats d’outre-mer morts pour la France. Nous nous souvenons aussi de toutes les victimes civiles, tuées par les bombardements, les épidémies, la famine sur les chemins de l’exode. Ces victimes ne sont pas seulement celles d’hier : elles continuent aujourd’hui de mourir, tout près de nous aux Proche et Moyen Orient, en Afrique, en Asie, victimes de guerres qui se poursuivent et s’enchainent.

Cette commémoration doit nous rappeler notre devoir impérieux et urgent d’abord de soulager toutes ces victimes des conflits contemporains qui se déroulent à nos portes en commençant par accueillir les migrants qui fuient ces conflits. Mais en même temps de pousser nos gouvernants chez nous et chez nos voisins et concitoyens européens, à tout mettre en œuvre pour faire cesser ces conflits et contribuer à la réconciliation des adversaires, à la reconstruction des zones dévastées, au retour des réfugiés, à la prospérité retrouvée.

Au cœur du recueillement individuel et des commémorations collectives, il doit y avoir l’ardente obligation de faire revenir la paix et la réconciliation et d’apporter, à côté des chrysanthèmes, la fleur de l’espérance dans un monde de fraternité.

Edmond A. Lisle

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