Voici des nouvelles de Neve Shalom / Wahat As Salam, ce village exemplaire ou juifs et musulmans cohabitent en paix en Israël. Son site Internet fournit davantage d’informations. Son antenne en France est joignable par téléphone (01 42 71 46 32) et par mail.

En direct du Village : rapport d’Anwar Daoud, Maire de NSWAS

Au nom du Conseil Municipal de Wahat al-Salam – Neve Shalom, je tiens à remercier nos amis pour leur soutien au fil des années. Votre générosité permet
aux institutions éducatives de notre communauté mixte de se développer et de s’épanouir.
Je suis très reconnaissant aux dirigeants actuels de nos établissements d’enseignement qui nous font progresser dans une nouvelle ère. En parallèle, notre Conseil Municipal continue à développer Wahat al-Salam ~ Neve Shalom en tant que communauté qui accueille de nouvelles familles et prépare le terrain pour les futurs membres. Cette année, nous avons également intensifié notre combat politique contre les injustices, la violence et les discriminations. Nous avons participé à des manifestations contre la loi «État-nation», contre les démolitions et autres injustices commises par l’État contre ses citoyens. Au nom de tous ceux qui nous ont rejoints ou soutenus de loin, nous nous engageons à poursuivre nos efforts communs en faveur de la justice sociale et de la paix, qui font tellement défaut aujourd’hui dans cette région.

Les nouvelles de l’École Primaire

La particularité de l’École Primaire de NSWAS

L’école de NSWAS développe depuis 35 ans un enseignement bilingue et binational, permettant aux enfants d’apprendre au contact de deux professeurs arabe et juif, tous deux israéliens, l’histoire des deux communautés dans un esprit de tolérance. L’Etat d’Israël contribue partiellement au financement de cette école.

Pour compléter son programme éducatif, l’école propose aux élèves tout au long de leur cursus un enseignement de la musique. Un petit orchestre et une chorale ont été mis en place cette année et depuis cette année, les enfants peuvent aussi apprendre à jouer de la clarinette et de la guitare. Un programme de robotique et d’initiation à la technologie est aussi mis en place pour les élèves. Les élèves de la classe de CM2 de l’école ont ainsi participé à une compétition nationale en mathématiques, informatique et robotique et ont été sélectionnés pour la finale. Ils avaient déjà fait leur preuve l’an dernier en mathématiques.

Ce riche programme binational et bilingue de l’école est sans aucun doute l’une des raisons pour lesquelles l’école a été sélectionnée parmi toutes les institutions éducatives du pays (comprenant les écoles maternelles, les écoles primaires et les lycées) parmi les neuf finalistes pour un prix d’excellence du ministère de l’éducation.

Croissance de l’école

Au cours des trois dernières années, l’école a enregistré une hausse de 18% d’élèves scolarisés. Il y a cinq ans, les élèves inscrits à l’Ecole Primaire venaient de 17 villages. Cette année, les élèves viennent de 24 villages et l’école envisage d’accueillir des élèves de 3 villes supplémentaires l’année prochaine.

Le rayonnement de l’éducation binationale et bilingue de NSWAS

Les membres des Institutions Educatives de NSWAS sont aussi présents sur la scène nationale. Samah Salaime et Carmella Faber sont intervenues lors de la conférence à Tel Aviv le 20 mars dernier qui avait pour thème la pédagogie militante pour réunir les communautés en Israël. Le thème de l’éducation bilingue et binationale a été discuté par un panel d’intervenants pour rompre le statu quo, proposer une méthode alternative d’éducation et permettre à chaque communauté d’apprendre l’histoire de l’autre.

Le Nadi

Lihi Joffe, nouvelle coordinatrice du Nadi, club de jeunesse du Village, a ouvert des ateliers échecs, lego et d’éveil à la nature. Les jeunes du Nadi ont créé un groupe de théâtre animé par l’actice Yasmin Bar Shalom qui a grandi dans le Village. Ils ont monté une pièce de théâtre en hébreu et en arabe pour les parents. Après la Coupe du monde 2018, le Village a aménagé un terrain de football et les jeunes du Nadi ont créé des équipes juniors et seniors. Le programme de « leadership » permettra aux jeunes de s’exercer à l’expression orale : les enfants devront proposer des noms de rue pour le Village et défendre leur projet.

Une année dense pour l’Ecole de la Paix – SFP

En 2018, l’Ecole de la Paix (SFP) a fêté ses 40 ans et a organisé sept programmes réunissant israéliens et palestiniens de professions variées tels que des architectes, ingénieurs, avocats ou professionnels de santé mentale. Ces programmes ont été lancés en partenariat avec Inmaa, une ONG palestinienne pour la paix et la démocratie.

La SFP a reçu pour ses programmes « Agents du changement » le Prix pour la Paix Victor J. Goldberg 2018 par l’Institut de l’Education Internationale, prix attribué chaque année aux travauxde coopération entre palestiniens et juifs israéliens pour la paix au Moyen Orient. Ce fut l’occasion pour Nava Sonnenschein et de Harb Amara de la SFP de réaffirmer que ce programme « créait un leadership pour la paix, la justice, l’égalité et les droits de l’homme ». La SFP vient de clôturer un programme de trois ans financé par l’Union Européenne et visant à former 120 futurs politiciens d’Israël. La SFP a récemment organisé une conférence ayant pour thème « Constitutionnalisme et Souveraineté » dans le contexte de l’entrée en vigueur de la loi sur l’Etat Nation. Un prestigieux panel de professeurs des universités du pays s’est exprimé sur l’impact de la loi sur le statut de la population arabe d’Israël.

Nava Sonnenschein a publié “The Power of Dialogue between Israelis and Palestinians” aux Editions Rutgers University Press. Le livre regroupe des entretiens de 25 diplômés de la SFP qui expliquent comment cette expérience a changé leur perspective sur le conflit. Le livre est disponible en langue anglaise et en allemand. A également été publié le premier numéro de la nouvelle revue Pulse, explorant, en hébreu et en arabe, le sujet des alliances possibles entre les gauches arabe et juive.

La sensibilisation des femmes aux réseaux sociaux avec la School for Peace

Les cours de « Women in the Media » ont eu lieu jusqu’en octobre 2018 pour sensibiliser les femmes a l’usage des réseaux sociaux.

Un Centre Spirituel dynamique

Hezzi Schuster, directeur du Centre Spirituel a souhaité axer les activités sur les relations arabojuives, le conflit israélo-palestinien et la coexistence entre les deux peuples a travers un club de cinéma multi-culturel, des lancements de traductions hébraïques d’œuvres des meilleurs écrivains du monde arabe, des lancements de livres d’écrivains israéliens et Palestiniens, ainsi que des conférences et des soirées de discussion, des représentations de pièces de théâtre, des concerts et d’autres événements artistiques.

En février dernier, le film « Acre Dreams » sorti en 2018 a été projeté au Centre Spirituel en présence du réalisateur Daniel Wachsmann. Le film raconte l’histoire d’ Azzam Salameh, metteur en scène de théâtre palestinien, qui dirige une pièce autobiographique se situant à Saint Jean d’Acre en 1947 à la fin de la période du mandat britannique. Cette pièce raconte l’histoire d’amour entre sa grand-mère, la chanteuse palestinienne Lila et le Dr Alfasi, dernier médecin juif résidant de la ville pendant la guerre.

La galerie d’art et l’exposition contre les violences basées sur le genre

Dyana Shalufi Rizek qui dirige la Galerie d’art et les activités associées, a créé de nombreux nouveaux contacts importants avec des artistes palestiniens et juifs, créant de merveilleuses expositions et organisant des séminaires fructueux sous le titre « artistes accueillant des artistes ». Depuis le mois de janvier, la galerie rend hommage aux femmes artistes et l’exposition « She is gone » a pour thème les violences basées sur le genre.

Le Jardin des Sauveurs

Le « Jardin des Sauveurs » a été créé dans le Village de Neve Shalom Wahat as Salam en 2015 à l’initiative de Yair Auron, historien spécialiste des génocides et habitant le Village, en partenariat avec le réseau Gariwo*, association connue dans le monde entier pour la réalisation de jardins comme de puissants outils éducatifs contre l’injustice. Le but de ce Jardin des « Sauveurs » est de commémorer les personnes qui en risquant leur vie ont sauvé d’autres personnes de génocide et ce dans le monde entier. Depuis sa fondation, au moins un individu ou une communauté a été honoré chaque année dans ce jardin, lors d’une cérémonie qui coïncide avec le congrès international des « sauveurs » européens.

*Gariwo: acronyme de Gardens of the Righteous Worldwide

Le 7 mars 2019, le prix a été attribué à Azezet H. Kidane, connue sous le nom de «Soeur Aziza», nonne et militante britannique née en Érythrée, connue pour avoir sauvé des vies et s’être engagée à des fins humanitaires à travers le monde.

En conclusion, Neve Shalom Wahat al Salam est une initiative qui me semble essentielle dans un contexte national et international préoccupant. Par leurs actions, les membres du village font au quotidien de la résistance active aux inégalités.

3 – Le Bureau de l’Association des Amis Français de NSWAS

Notre Association a maintenant plus de 30 ans. Elle compte toujours de nombreux amis : sympathisants et donateurs !!! Une petite équipe de bénévoles assure le lien avec le Village où nous allons régulièrement pour participer aux Assemblées Générales Internationales, la prochaine aura lieu en novembre 2019.
Notre équipe ne demande qu’à se renforcer. Nous aimerions faire plus de conférences et de présentation-débats en particulier dans les milieux scolaires et associatifs. N’hésitez pas à nous faire partager vos interrogations et à nous solliciter pour nous rencontrer.

L’Éducation à la Paix est essentielle, faire connaître le Village de Neve Shalom~Wahat as Salam autour de soi c’est aussi une façon de démontrer que le Vivre ensemble est possible.

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