2 – Entretien avec Walid et Nibal Hassnin

Walid Hassnin, 42 ans, est né à Ibelin en Galilée. Nibal Hassnin, 39 ans, est aussi née à Ibelin en Galilée.  Leurs enfants sont Malak, une fille de 10 ans en CM2, Ali un garçon de sept ans-et-demi en CE1, Mohammad, un garçon de six ans en CP et Adam, un garçon d’un an-et-demi, à la crèche.
Nibal est avocate et travaille au ministère de la Justice, où elle est responsable d’une équipe chargée de formuler des avis juridiques sur des lois portant sur des questions familiales. Walid est dentiste, dans la ville voisine d’Abu Ghosh et à Ibelin, en Galilée. La famille a vécu douze ans à Abu Ghosh avant de venir vivre à Neve Shalom~Wahat as Salam. À l’origine, ils ont tous deux grandi à Ibelin, où ils étaient voisins. Nibal et Walid sont laïcs. Nibal explique « qu’il est très important pour nous de transmettre à nos enfants nos traditions et nos coutumes, et aussi qu’ils soient au contact des autres religions et respectueux d’elles. »

Comment avez-vous entendu parler du Village ? Quand ? Dans quelles circonstances ?

N. J’ai connu WASNS dès le lycée. A Ibelin, nous avons tous deux fréquenté les mêmes établissements d’enseignement scolaire. L’école avait pour tradition d’envoyer des étudiants pour des rencontres éducatives à l’Ecole pour la Paix. Nous avons été choisis comme représentants de nos classes pour participer à ces rencontres dès notre première année de lycée, et nous sommes tous les deux venus (séparément) pour un séminaire d’une semaine à l’Ecole pour la Paix.
W. J’ai mieux connu le Village quand je vivais à Jérusalem.

Quand avez-vous demandé à vivre au Village ? Quand avez-vous été acceptés ? Quand avez-vous déménagé pour vivre au Village ?

N. Il y a onze ans, en 2006, nous étions parmi les premiers à manifester notre intérêt pour le plan d’expansion du Village. NSWAS nous avait toujours attirés et nous avons fait notre demande pour rejoindre la communauté quand j’étais enceinte de notre premier enfant, Malak. Le processus d’acceptation a pris quatre ans, jusqu’en 2010. Ensuite, nous avons commencé à planifier notre nouvelle maison dans le cadre du plan d’expansion du Village. Lorsque l’une des premières maisons du plan d’expansion a été achevée, nous avons décidé de venir ici et de louer pendant que notre propre maison serait en construction. Nous avons emménagé dans le Village en octobre 2016.
Ils ont commencé à construire leur maison cette année. Le revêtement extérieur est maintenant presque prêt. Juste à côté, la maison de Tom et Keren Edlund est en construction. C’est là que vivra Imri, ami de leurs propres enfants.

Combien de temps faudra-t-il avant de pouvoir emménager dans votre nouvelle maison ?

W. Qui sait ? Peut-être quelques années  ; cela dépend de quand nous pourrons nous permettre de terminer les travaux. Au moins, ça ne nous coûtera pas cher quand il s’agira de déménager,  plaisante-t-il.

Quelles étaient vos motivations pour devenir membre de NSWAS ?

W. Pour nous deux, l’idée du Village était très importante. Nous connaissions beaucoup son histoire et ses valeurs. Nous savions que c’était un endroit où les Juifs et les Arabes vivent ensemble avec un respect mutuel. Dès que ce fut possible, nous avons commencé à envoyer nos enfants dans les institutions éducatives du Village. Les enfants avaient des amis dans le Village, ils y venaient leur rendre visite et nous avons commencé à passer de plus en plus de temps dans le Village.
W. Une autre chose que nous avons aimée, c’est que le Village soit proche de nos lieux de travail.

Comment ont réagi votre famille (parents, frères et soeurs) et vos amis proches ?

W. Il n’y a pas eu de résistance de nos familles. Mes frères connaissaient aussi le Village à la suite de rencontres éducatives à l’Ecole pour la Paix.
N. Mes parents ont accepté et appuyé notre décision.
W. En Galilée, Juifs et Arabes grandissent plus près les uns des autres. Ils sont plus familiers avec les cultures des uns et des autres et l’atmosphère en général est meilleure. Il y a moins de racisme que dans le sud.
N. Tous ceux que je rencontre ne connaissent pas forcément le Village et ne pensent pas toujours que quelque chose comme cela est possible. A Jérusalem, les relations entre Juifs et Arabes sont très tendues. Je dis aux gens que nous ne sommes pas d’accord sur tout mais que nous nous respectons les uns les autres. Je leur dis que je crois en ce modèle.

Comment participez-vous à la vie du Village ? Comment voyez-vous votre participation dans le futur ?

N. Je suis au comité de parents de l’école. Je sens que je peux y contribuer, trouver des idées, aider à apporter des changements. L’école a besoin d’un comité actif et nous avons déjà réussi à accomplir beaucoup de choses. L’un de nos succès a été d’organiser deux journées de la Paix à l’école. Nous travaillons pour aider l’école à atteindre ses objectifs à long terme afin de faire évoluer le système scolaire en Israël. Nous savons que cela prendra beaucoup de temps pour créer un changement, et que tout changement ne se réalisera qu’avec la génération de nos enfants.
Aujourd’hui, Walid est généralement celui qui emmène les jeunes enfants à l’école et s’occupe d’eux, puisque Nibal travaille à Jérusalem. Il dit : « Je ne sais pas ce que l’avenir apportera, mais nous avons l’intention de jouer un rôle dans la communauté au fur et à mesure qu’elle se développe. »

Y a-t-il autre chose que vous trouveriez pertinent d’ajouter ?

N. Nous sommes une famille qui aime être ici, et nos enfants aussi sont très heureux.

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