La délégation musulmane a insisté pour que le travail pédagogique soit mené sur le terrain, au niveau des écoles, villes, communautés…Sa priorité était d’apporter un message de soutien et témoigner leur sympathie envers la communauté juive française meurtrie par les attentats de Janvier.

Après l’attaques brutale contre l’hypercasher qui a tué des juifs parce qu’ils étaient juifs, des imams britanniques ont condamné ces atrocités avec force et réitéré leur détermination à combattre l’idéologie qui vise à diviser les esprits de la jeunesse du monde et particulièrement en Europe.

Des contributeurs du site « ImamsOnline », femmes et hommes musulmans engagés pour le bien commun, sont venus en France manifester leur solidarité par une visite à Paris les 31 janvier et 1er février. La délégation était composée de Shaukat Warraich, directeur de l’organisation « Faith Associates » à Londres, l’avocat et imam Qari Asmi, Hafiz Zahid Shabir, président du Conseil des Mosquées de Bristol, Ustadah Khola Hasan, femme juge de droit islamique et écrivain de Londres, et Ustadah Naima Ali Khan, professeur de sciences coranique. Edwin Shuker, juif britannique d’origine irakienne, a accompagné la délégation.

Ils ont été accueillis au CRIF par les vice-présidents Yonathan Arfi et Francis Kalifat accompagnés d’une délégation importante de membres des Commissions Relations Internationales et Relations avec les Musulmans. Leur priorité était d’apporter un message de soutien et témoigner leur sympathie envers la communauté juive française meurtrie par les attentats de janvier. Ils souhaitaient également mieux connaître les défis auxquels la communauté juive est confrontée. Il y a une réelle crainte chez les musulmans d’être les prochaines victimes des forces qui cherchent à diviser.

Les Britanniques se sont montrés prêts à échanger sur les textes fondamentaux, et veiller à réformer l’enseignement en contextualisant la question de l’image du juif dans le Coran, la mettant en regard des exemples historiques de cohabitation pacifique et prospère entre juifs et musulmans qui abondent dans l’histoire.

La délégation a insisté pour que le travail pédagogique soit mené sur le terrain, au niveau des écoles, villes, communautés et pas seulement au niveau du leadership. Ils ont également parlé des « changements générationnels ». 60% des musulmans ont moins de 24 ans en Angleterre et ils utilisent des nouveaux moyens de communication, comme internet, auxquels la pédagogie doit s’adapter.

La discussion a porté sur les différences de perspectives sur le dialogue judéo musulman dans nos deux pays; le terrain est plus difficile en France. Le multiculturalisme est plus naturel au Royaume Uni. L’influence de l’existence de l’Etat d’Israël et des conflits régionaux a aussi été évoquée franchement. Les divergences politiques ne doivent pas empêcher ce travail fondamental d’amélioration de la compréhension mutuelle, ont insisté les participants.

La délégation musulmane s’est ensuite recueillie à l’hypercasher. Parmi les interlocuteurs musulmans que cette délégation a rencontré, il y avait l’imam Chalghoumi, mais aussi le Recteur Boubakeur et Djelloul Seddiki, de la Grande Mosquée de Paris, Anouar Kbibech, Président du RMF et membre du CFCM, Réda Didi, adjoint au délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ainsi qu’une délégation de jeunes entrepreneurs sociaux avec qui a été abordé la question de la représentativité communautaire, la citoyenneté. « Nous avons un combat en commun, a déclaré Shaukat Warraich. Nous voulons tous lutter contre la violence politique ».

Eve Gani

 

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