Maguelone Girardot (membre du CA de AMAM, membre de la Fraternité d’Abraham) nous transmets ce témoignage via la Newsletter de l’association AMAM. Sébastien Duhaut a co-fondé une petite association, montant des projets à taille humaine au Liban. Tout repose sur du bénévolat et des relations de confiance établies avec des Libanais. Les fonds vont donc exclusivement dans le financement des activités, partiellement décrites ci-dessous. Dans le même temps, AMAM informe ses lecteurs Français sur la situation précaire et l’admirable résilience des Libanais.

L’essentiel est dans l’action : « Nous continuons les séances de psychothérapie des traumatismes liés à la guerre, et nous prévoyons de faire aussi du soutien scolaire. »

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« Ces derniers mois, nous nous sommes concentrés sur des séances de psychothérapie des traumatismes pour les personnes touchées par la guerre au Liban : des personnes déplacées depuis longtemps (parfois dès octobre 2023), qui ont perdu leur maison, leurs proches, entendu des bombardements, ont été en déplacement sans domicile stable, des enfants qui ont été affectés par le bruit des explosions, par l’angoisse face à des événements qu’ils ne comprennent pas, par le déplacement, par l’interruption de scolarité.

Nous avons collaboré avec Dina Wehbe, psychologue reconnue à Saïda, qui a organisé dix séances de psychothérapie pour les parents et les enfants vivant dans la région (notamment autour de Hilalieh, une banlieue de Saïda). Ces personnes ont été déplacées des villages frontaliers dès le début de la guerre, et sont toujours déplacées puisque la plupart de ces villages ont été entièrement rasés. Les séances ont eu lieu dans une salle paroissiale mise à disposition par l’église locale que nous remercions chaleureusement : c’est ça le Liban !

Les séances ont suivi le programme suivant : Apprendre à connaître, Évaluation des besoins, Sensibilisation à la santé mentale, Gestion du stress, Soins personnels, Dessinez votre espace sûr, Régulation des émotions.

Dans l’ensemble, les retours des participants ont été très bons : ils ont dit que c’était un bon espace pour évacuer leurs émotions, partager, reconnaître qu’ils ne se sentent pas bien et mieux gérer les sentiments négatifs et dépressifs.

Nous avons également rencontré quelques défis :
– Les enfants étaient d’âges différents, ce qui compliquait l’organisation. À l’avenir, nous veillerons à réunir des groupes d’âge plus homogènes.
– Certains participants ont abandonné, mais c’est probablement inévitable : après la première séance, certains sentent qu’ils ne veulent pas ajouter à leurs problèmes en écoutant les sentiments des autres, ou qu’ils n’ont pas le temps, etc. C’est tout à fait normal.
– Seules les mères ont participé. Les hommes sont peut-être moins disponibles, travaillent à l’extérieur, moins disposés à partager leurs sentiments, etc., mais il serait néanmoins judicieux de les impliquer également.

À part cela :
– Nous avons soutenu les migrants (du Soudan et d’autres pays), également touchés par la guerre au Liban, en leur fournissant de la nourriture et des articles pour bébés.
– Nous avons contribué financièrement aux séances de physiothérapie d’une petite fille issue d’une famille pauvre de Nabatieh, suite à une opération médicale de la colonne vertébrale qu’elle a subie (sans rapport avec la guerre). »

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